Time to… faire le bilan 

En préparant ce bilan, je me suis replongée dans le dernier article, qui date de février 2024, qui annonçait l’ouverture de ma première boutique et qui était si enthousiaste et plein d’espoir et d’énergie… Spoiler alert : LOL ça ne s’est pas vraiment passé comme prévu !


Ma première boutique : un fail ?


Si vous vous souvenez bien (ou pour les nouveaux.elles par ici) j’avais quitté un local de stockage/travail très pratique, situé près de chez moi (à la campagne), en mars 2024, pour emménager dans une belle boutique située boulevard de Verdun à Rennes (voir l’article précédent). Finie la vie de recluse : après avoir essuyé une déception en me faisant jeter de mon précédent local, je me suis isolée pendant quelques années, mais j’étais désormais prête à me sortir de tout ça, à travailler avec des gens et (plus difficile vu mon historique) à cohabiter avec d’autres personnes. 

La meuf est trop contente

Travaux en mars, signature du contrat en avril, début août on m’annonce que je dois partir. La claque, une de plus. Je ne vais pas entrer dans les détails du pourquoi du comment, parce que j’ai trop longtemps essayé de comprendre et que ça m’a rongée. Mais je me retrouve à genoux comme je l’ai rarement été. Vous me connaissez je suis plutôt une vaillante d’habitude, mais là ma confiance en moi était descendue au 36edessous comme on dit. Je dois trouver une solution très rapidement, et l’urgence c’est surtout le stockage de ma marchandise. Heureusement que je n’avais pas lâché mes événements, heureusement que je n’avais pas eu la folie des grandeurs pour la déco et l’aménagement de la boutique… J’essaye de me rassurer comme je peux et je remercie la Lauren prudente. La boutique a pu rester ouverte en septembre, et en parallèle j’ai loué des box pour pouvoir commencer à déménager. J’ai également dû vendre le mobilier déniché avec amour, ça c’était pas facile…

Dans tout ça je parviens à identifier une source de joie et d’accomplissement : le Club Vintage, événement que j’organise deux fois par an depuis juin 2022. Le prochain a lieu fin octobre, et ça me donne beaucoup de bonheur. Du coup je décide d’en organiser un de plus en 2024, ce sera le Club Vintage de Noël. Une junkie du bonheur je vous dis.

L’espoir et la joie reviennent mi octobre, quand je déniche enfin un lieu de stockage plus grand et moins cher que mes petits box sans lumière : un ancien corps de ferme aménagé, un espace de 85m2 au sol avec une trèèèèès grande hauteur sous plafond. Je peux m’étaler, stocker ma marchandise ET mon matériel d’événements, j’aurais la place pour faire des photos… Bon ok c’est pas super bien isolé mais on va travailler là-dessus avec papa Fripes.

Vide ça donne ça ! Cool n’est ce pas ?

Et surtout à cette période débute ce qui va me permettre de m’en sortir psychologiquement et de remonter la pente : un accompagnement avec une coach pour les entrepreneurs.euses. 

She’s back (timidement)


Un soir où j’allais vraiment mal, j’ai passé 3h en visio avec ma copine Julie de l’Adresse. À ce moment-là, ça fait plusieurs semaines que je regarde les locaux commerciaux dans le centre-ville et que j’ai le vertige. Des pas de porte à 90 000 euros avec des loyers à 2000 euros mensuels…HT… Ok donc je ne suis pas et ne serai jamais de taille. J’ai besoin d’échanger avec quelqu’un qui est passé par là, qui a une expérience dans la recherche/gestion de locaux commerciaux : ce sera ma Juju. Elle me parle de Nathanaëlle, qui l’accompagne depuis plusieurs mois dans la gestion de ses chiffres, et surtout de sa franchise. 



C’est une nana génial et sa boutique est superbe, allez checker ça !

Maintenant Il est clair que si je veux ouvrir une nouvelle boutique, de surcroît en centre-ville, il va falloir passer par la case emprunt, passage en société (je suis en micro depuis 5 ans), comptable, recherche de financements, modifications légales… Bref autant dire une montagne. Pour moi en tout cas. J’ai été élevée dans la prudence financière, dans l’évitement de l’emprunt à tout prix (sauf pour la maison bien entendu) et ma mésaventure de l’été 2023 (je m’étais fait pirater mes comptes en banque et j’ai perdu toutes mes économies) m’avait fait totalement vriller. De plus French Fripes s’est autofinancé depuis ses débuts, puisque j’ai cumulé avec un emploi à temps plein pendant des années. J’ai créé et développé mon entreprise dans la prudence, là c’est une nouvelle étape et je me maitrise pas le sujet.

J’ai donc besoin d’aide, je suis déjà bien entourée certes, mais je ne peux pas gravir cette montagne toute seule. Et bien laissez-moi vous dire que me faire cet accompagnement c’est une des MEILLEURES choses que j’ai faites pour mon entreprise, mais aussi pour moi-même.

À cette période je ne suis toujours pas remise de ce qui vient de m’arriver, professionnellement et surtout personnellement. J’ai 4 sessions de 4 heures prévues, chacune à 15 jours d’intervalle. Cet accompagnement est pris en charge par l’organisme auprès duquel je cotise tous les mois via la Contribution à la Formation Professionnelle (CFP) versée à l’URSSAF, et qui permet de bénéficier du droit à la formation professionnelle (à condition d’avoir déclaré un chiffre d’affaires positif au cours des 12 derniers mois). L’organisme auquel vous êtes rattachés est indiqué sur votre attestation de versement de la contribution à la formation professionnelle, disponible à l’issue de la première période déclarative de l’année (4e trimestre ou mois de décembre).

Bien évidemment je n’en savais rien, puisque comme beaucoup de choses auxquelles nous avons droit, personne n’en parle et surtout pas les institutions. Et c’est comme ça que mi-octobre, je me suis rendue à mon premier rendez-vous.


Last night Nathanaëlle saved my life

Je ne pourrais pas vous parler dans le détail de chacune des 4 sessions, puisque nous avons abordé des sujets financiers propres à mon entreprise et à moi-même, mais je vais pouvoir vous expliquer ce que tout ça m’a apporté. Et il y a beaucoup de choses à dire !

La première session a été essentielle et correspondait parfaitement à ce dont j’avais besoin à ce moment-là. La vie est bien faite, parfois. Pour Nathanaëlle l’idée était d’apprendre à me connaître, dans un premier temps, pour identifier mes forces mais aussi mes points de challenges (on ne dit pas faiblesses). Suivant son éducation et son parcours de vie, chaque personne possède des armes. Certaines les connaissent, d’autres n’en n’ont pas conscience (talents refoulés, personnalités contraintes, drames personnels, etc.) donc apprendre à connaître la personne et déceler tout ça est très important. Via un échange (elle connaît désormais toute ma vie mdr), un test de personnalité très poussé et une séance de numérologie, nous avons pu faire ressortir énormément d’éléments. Conclusion : je me connais très bien, parce que dans la vie j’ai eu la chance de pouvoir faire mes expériences et mes erreurs sans sentiment d’insécurité ou de quelconque rabaissement (merci papa maman).

En résumé : je suis une locomotive. Cet événement m’a fait déraillé, mais il y en a eu d’autres, je m’en suis sortie et il n’y a pas de raison que cette fois-ci ce soit différent. Et bien je peux vous dire qu’à cette époque, dans l’état d’esprit dans lequel j’étais (aka au plus bas), ça faisait du bien de l’entendre de la part d’une personne donc c’est le job. Ce temps passé pendant les sessions mais aussi hors sessions (turbo cogitation H24) m’ont fait prendre du recul, réfléchir sur qui je suis réellement, et ce n’était pas cette petite chose toute triste qui veut tout abandonner. Vous êtes nombreux.ses à m’avoir dit, après m’avoir revue plusieurs semaines après la fermeture, que vous me « reconnaissiez » enfin. Et vous aviez raison, je n’étais pas moi-même et cette situation devait cesser. Non seulement pour mon entreprise, mais aussi pour moi, pour mes proches, et pour vous qui me soutenez.

Les deux sessions suivantes nous sommes rentrées dans le vif du sujet : les chiffres et les projections. Mon but c’est de développer French Fripes, je dois d’abord faire le bilan de ces 5 dernières années. La micro-entreprise est une structure très facile à mettre en place et à piloter : on note l’argent qui rentre et l’argent sui sort, on déclare du chiffre d’affaires sur lequel l’URSSAF ponctionne les cotisations sociales, et basta. Sauf que c’est difficile de se poser pour analyser ces chiffres. J’avais déjà fait une formation de comptabilité avec la BGE, ainsi qu’une formation sur le statut juridique des entreprises, sauf que c’était assez tôt dans mon parcours, et encore trop abstrait. Cette fois-ci c’était différent : Nathanaëlle a travaillé en banque pendant 20 ans, avec une clientèle pro donc autant dire qu’elle connaît bien son sujet ! Elle m’a appris à faire un bilan et un prévisionnel, elle m’a enseigné le jargon des comptables et des banquiers, on a parlé statuts juridiques des entreprises, ce qui serait le mieux pour moi, elle m’a donné des contacts pour pouvoir poser certaines de mes questions… Bref elle m’a déroulé le tapis rouge de la connaissance dans des domaines très obscurs pour moi.

Je m’étais un peu renseignée sur les prix des pas de portes et des loyers, pour des surfaces de vente et dans des quartiers qui m’intéressaient. Nous avons donc pu faire des prévisionnels avec ces chiffres, histoire de se préparer au mieux pour le jour où je trouverai la perle rare pour installer French Fripes. Petite parenthèse pour celleux qui ne savent pas, le pas de porte c’est en gros un droit au bail, que tu payes au locataire précédent en fonction de l’emplacement, de l’attractivité de la rue, de la surface etc. C’est un concept assez obscur et pas vraiment réglementé (dans le sens où il n’y a pas de grille tarifaire par exemple) mais néanmoins quasi inévitable pour un commerce de plein centre-ville. C’est une part financière très importante donc il ne faut pas se tromper puisque quand on vend son commerce on revend également son pas de porte, il faut donc acheter au bon prix. Cette somme nécessite un prêt sur 7 ans max, à rembourser tous les mois, en plus du loyer. 


On continue de creuser

Là j’en parle calmement, avec mes connaissances acquises et mon recul par rapport à plein de sujets financiers propres à mon parcours, mais je peux vous dire que j’étais en TOTALE PANIQUE avant de commencer les sessions d’accompagnement. Ce projet d’ouverture de boutique est un énorme step pour French Fripes et aussi pour moi (puisque pour l’instant mon entreprise c’est moi). L’idée c’est d’être méga préparée pour rechercher mon futur local.

Le but de Nathanaëlle quand on a commencé : « Tu sera capable de parler d’égale à égale avec ton banquier et ton comptable ». Sacré challenge… 

Durant ces deux derniers mois j’ai aussi pu rencontrer des professionnels et poser toutes mes questions, notamment au salon Entreprendre dans l’Ouest, qui a lieu en novembre. Si vous avez un projet de création, développement, professionnalisation, ou tout simplement si vous avez une idée de business et que vous ne savez pas par où commencer, je vous conseille vivement de vous y rendre. L’entrée est gratuite, il y a plein d’ateliers (gratuits eux aussi) sur plein de sujets, de la création de la micro-entreprise à la recherche d’un local, en passant par le recrutement ou les différents statuts juridiques existants. Les grandes structures sont présentes (la CCI, la CMA, les grandes banques…) mais aussi des comptables, des franchisés, des coachs, des structures d’aide au financement…  C’est une mine d’informations, vraiment je recommande j’y ai appris beaucoup de choses.


Et le mot de l’année 2024 est…

Pour préparer cet article j’ai pris du recul sur toute cette année, et si on m’avait dit comment elle allait se passer je n’y aurait pas cru. Ça a été l’année la plus challengeante pour mon entreprise, ça c’est sûr, mais aussi à titre personnel. Moi qui avait déjà pas mal de trust issues… Mon gros travail  psychologique m’a permis de conclure que je ne veux plus dépendre du bon vouloir qui que ce soit, que je dois être indépendante à 100%. Grâce à votre soutien sur tous les plans et grâce à l’appui de mes proches et grâce aussi à mon travail sur moi-même, j’ai réussi à remonter la pente et j’en suis très fière. Je suis désormais prête pour la suite.

Un mot pour représenter cette année : IKIGAI. Ce concept japonais me parle beaucoup : c’est le parfait équilibre entre la passion, la mission, la profession et la vocation. C’est trouver ce que vous aimez faire, ce en quoi vous êtes doués, ce pour quoi vous pouvez être payé, et ce dont le monde a besoin.

Je pense l’avoir trouvé et ça me rend très fière et très heureuse. Une nouvelle boutique va nécessiter une nouvelle organisation, une nouvelle pression financière, de nouveaux challenges aussi… mais je me sens davantage armée pour gérer tout ça. Voilà mon bilan, il est pas si mal au final 😉

Bonne année à tous.tes, encore merci et attention 2025 me voilà !